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KHOA EN MISSION

7 avril 2006

un nouveau chez khoa

salut tous voila, j y suis, j espere que tout va bien et j attends des info de notre ami khoa bientot, a+

olivier

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9 janvier 2006

UN BILAN SUR LES 9 PREMIERS MOIS EN 1/2 TETE

Bilan et perspectives pour Nias

Le bilan est sans appel. En 9 mois, le résultat est quasi nul.

Seules 300 maisons ont été reconstruites sur 70.000.

Aucune école n’a été reconstruite de façon permanente.

Des tentes et autres installations temporaires viennent atténuer ces maigres résultats.

Alors pourquoi ?Bureaucratie et coordination

Les derniers développements avec un ministère qui prend position sur des projets CRF sont

représentatifs des problèmes de coordination.

Quelle est l’autorité compétente ? Bien souvent, il est impossible de répondre.

S’ajoute à cela une confusion sur les titres de propriété, des retards pour obtenir les permis et

autorisations nécessaires pour reconstruire.

Compétences locales

Il est difficile de trouver des compétences sur Nias.

Les locaux parlent rarement anglais, quant au français, il ne faut même pas y penser.

Pour ce qui est de recruter des entreprises, des ingénieurs ou des architectes par exemples, il faut

aller à Medan ou à Jakarta, soit à des milliers de km.

Et personne ne se bat pour venir sur cette petite île perdue et bien trop en marge du monde développé.

Absence de culture du résultat, des performances, de la qualité, de la

productivité, de la compétitivité et du respect des lois

Quelques exemples pèle mêle qui parlent d’eux-mêmes:

- Les autorités ont demandé à un confrère d’aller reconstruire des maisons en oubliant de lui préciser que l’endroit choisi était inconstructible car sur les bords effondrés d’une rivière,

- Quand j’ai demandé au représentant d’une autorité locale comment il s’y prendrait pour préparer un dossier d’appels d’offres, il m’a très simplement répondu qu’il demanderait à l’une des entreprises en lis de le faire pour lui, vu qu’elle connaît mieux que quiconque l’objet du marché,

- Sur Aceh, les autorités locales ont décidé de raser un camp de réfugiés du tsunami… pour construire un terrain de foot car une organisation a eu la bonne idée de financer cette construction,

- Malgré de nombreux séismes dans ce pays, il n’existe pas de système certifiant qu’une conception est conforme aux normes anti-sismiques en vigueur, qui de toute façon sont insuffisantes,

- Le bois illégalement coupé en Indonésie sort du pays pour ensuite y re-rentrer comme un bois tout ce qu’il y a de plus propre sur lui,

- L’entité gouvernementale en charge de la coordination vient de m’envoyer un email un vendredi soir à 19h pour me demander d’assister à une réunion lundi prochain à 10h…

- Le propriétaire de la voiture que nous louons pour la CRF m’a récemment demandé s’il pouvait augmenter son tarif, en s’appuyant sur un argument sans appel : de toute façon ce n’est pas mon argent mais celui de la CRF,

- Les gens n’aiment pas trop aller dans les karaokés le soir car ils sont fréquentés par des gardiens de la paix… plutôt chahuteurs.

9 janvier 2006

QUE FAIT VOTRE SERVITEUR A NIAS

Mon poste :

Nous ne sommes plus que 2 expats sur la base de Nias.

Matthieu est responsable de tous les projets eau et assainissement, de la logistique, des

approvisionnements et de la sécurité.

Pour ma part, je suis en quelque sorte le chef de base, responsable des projets de reconstruction, des

ressources  humaines et de la comptabilité.

Ma mission :

En fait nous sommes en pleine phase de relance des projets. Avant mon

arrivée, le chef de mission avait pris la décision de fermer la base de Nias

suite à de nombreuses difficultés dont un appel d’offres truqué, la séquestration d’employés…

par le cousin de l’un d’entre eux…, des pressions pour utiliser certaines entreprises, des

sabotages de réservoirs d’eau, des maladresses avec des officiels locaux, etc.

En octobre dernier, la direction parisienne de CRF décide alors de donner

une dernière chance aux projets à Nias. Elle me demande de remplacer le chef de base en fin de

contrat, le responsable reconstruction, démissionnaire, ainsi que la responsable administratif déjà

partie.

Ma mission/1ère phase :

Evaluer en 2 mois les possibilités de reconstruire sur Nias.

La reconstruction repart, oui mais

Suite à des entretiens avec des chefs de village, député, sous-préfets,  directeurs d’écoles,

représentants du ministère de l’éducation et autres dignitaires locaux, nous avons obtenu des garanties

qui nous ont amené à relancer la base de Nias.

Bien entendu, j’avais pris soin de pré positionner ces personnes avant une grande réunion finale.

C’était jusqu’à ce que j’apprenne hier qu’un autre ministère du gouvernement national, serait

en train de travailler sur le projet de reconstruction des 3 écoles que CRF a choisies comme

projets pilotes. Je ne suis pas au bout de mes peines…

Heureusement, je dois aussi évaluer la faisabilité de projets de  réhabilitation de marchés

communautaires, où les villageois se procurent des produits frais.

Trop de frais de structure ?

En cette période de fin d’année, j’ai coiffé ma casquette d’administrateur et suis accaparé par la clôture

annuelle des comptes, mais aussi par la gestion de mon staff (planning, vacances, heures

supplémentaires, remboursement de soins médicaux, renouvellement de contrats, prime de fin

d’année, entretiens d’évaluation). Il faut dire que, juste retour des choses pour un fils de vietnamiens, je

me sens un peu comme un colon ici au milieu d’un staff pléthorique : pour 4 ouvriers qui font du captage

de source, nous disposons de 9 gardiens qui veillent 24h sur 24 sur 2 expat. et nos

équipements, au bureau comme à la maison, 5 chauffeurs pour 2 véhicules 4x4, 1 cuisinière et

femme de ménage, 1 traductrice et 1 assistant logisticien.

C’est fameux frais fixes… Le nombre d’employés peut paraître excessif. Je me dois de

l’expliquer pour que vous n’alliez pas penser que CRF et moi en tête, gaspillons l’argent des

donneurs :

- Nias est une zone à forte activité sismique. Un matin, j’ai été réveillé par la danse du cadre en bois de

ma moustiquaire et les sifflets des gardiens m’invitant à me précipiter dehors. Il y a eu 2 séismes de

cette magnitude depuis mon arrivée. Aussi nous devons nous tenir prêts à une évacuation rapide.

D’où, les 4x4 toujours à disposition avec un réservoir au moins à moitié plein et un chauffeur à

proximité (conduite dangereuse ici pour les non initiés compte tenu de l’état et la largeur des routes).

- Je pense que CRF ne souhaite pas prendre de risque pour ses expat, et c’est plutôt rassurant.

Ayant connu par le passé ici des problèmes de vol et de sabotage, les gardiens s’imposent. Et

puis à  100 euros de salaire par mois (et c’est déjà mieux que ce qu’ils pourraient trouver

ailleurs), la sécurité n’est plus vraiment un luxe.

- Tous ces salaires constituent aussi une forme d’aide en soi, même si nous gardons à l’esprit qu’il ne

faut pas faire des locaux, des assistés.

Heureusement, le 13 janvier arrive à Nias une log/admin., nouvelle recrue  qui devrait nous permettre, à

Matthieu et moi, de nous consacrer à nos fonctions respectives.

Je pourrai passer à la 2ème phase :

Reconstruire 3 écoles et 6 marchés communautaires puis plus, suivant les résultats.

9 janvier 2006

LA SITUATION A NIAS

Comme je n’ai pas vu Nias avant le tremblement de terre du 28 mars, il m’est

difficile de comparer l’avant et l’après. Compte tenu du fait que les

autorités Indonésiennes aient marginalisé cette petite île Chrétienne perdue

dans le plus grand pays musulman du monde, on peut croire ceux qui

prétendent que la situation n’était de toute façon pas brillante pour

commencer.

Aujourd’hui, le centre ville de la capitale, Gunung Sitoli, ressemble à un

vaste chantier avec des piles de gravats un peu partout, des routes

défoncées, des constructions en bois, briques et béton armé plus ou moins

précaires, et des eaux croupissantes pas très appétissantes. Cela étant,

tout est relatif et d’après certains collègues d’autres ONG, on est loin de

la misère de certains pays d’Afrique. Mon impression générale est que 80-90%

de la population a un toit, et une majorité dispose de l’eau courante et de

l’électricité.

La vie grouille à Nias. Nous croisons tous les jours des nués d’enfants en

uniforme qui vont à l’école ou en reviennent. Il est difficile de se frayer

un chemin avec notre certes imposant 4x4, au milieu des pousse-pousse,

scooters, piétons et véhicules de nos confrères (Unicef, PNUD, Save the

Children, Caritas, Banque Mondiale, UNHCR pour ne citer que les plus

connus). Il faut dire que grâce à un climat équatorial chaud et copieusement

arrosé, tout pousse à Nias et l’eau et la nourriture s’y trouvent en

abondance. Tout pousse y compris les Hommes… Nos voisins d’en face attendent

leur 6ème enfant, tandis que ceux à notre droite se sont arrêtés à 8. A

Nias, on trouve rizières, bananiers, cocotiers, cacaoyers, caoutchouc,

élevage de cochons, volailles en liberté (mes premières nuits furent

d’ailleurs très difficiles car un coq, manifestement doté d’un puissant

organe, aimait à s’exprimer sans retenue et à point d’heure, juste sous ma

fenêtre. Comment lui dire ?...), toute sorte de poissons, mais aussi

beaucoup trop de moustiques, et je vous fais grâce des insectes et autres

bestioles exotiques comme les warungs que notre staff capture de temps en

temps dans le jardin. Il faut d’ailleurs bien secouer ses chaussures avant

de les enfiler. Il n’y a pas si longtemps, Matthieu a ainsi découvert un

énorme crabe.

9 janvier 2006

L'ACTION DE LA CROIX ROUGE FRANCAISE

24h après chacune des 2 catastrophes, CRF déployait des équipes de première

urgence sur le terrain pour porter secours aux victimes. L’aide consistait à

soigner les blessés, distribuer des vivres et de l’eau. Notre action

s’inscrit aujourd’hui dans la phase de post-urgence/reconstruction. Plus

tard, d’autres organisations pourront éventuellement prendre le relais et

faire du développement, c'est-à-dire viser à faire mieux que la situation

antérieure aux 2 séismes.

S’appuyant sur une vingtaine d’expat., le chef de mission CRF supervise 4

bases (Sigli, Banda Aceh, Meulaboh et Nias), un centre administratif à

Medan, ainsi qu’une représentation à Jakarta. Pour 2005, le chiffre

d’affaires… enfin je veux dire, les dépenses, devraient s’établir à environ

15 millions d’euros. Cela couvre des reconstructions de maisons, d’écoles,

de centres de santé, de l’approvisionnement en eau via des camions, des

travaux d’adduction d’eau, de captage de source, de connexion de foyers au

réseau d’eau, d’assainissement, des projets de relance économique (aide

matérielle à des boulangers, pêcheurs, fermiers), des programmes de

formation médicale pour des sages femmes, et de sensibilisation à l’hygiène.

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9 janvier 2006

La catastrophe : description

Resituons le contexte de ma mission. Le 26 décembre 2004, la région de

Sumatra en Indonésie était touchée de plein fouet par un tsunami généré par

un tremblement de terre. Le 28 mars, une réplique d’intensité 8,4 sur

l’échelle de Richter frappait Nias, petite île de 800 000 habitants à 125km

de la côte ouest de l’île principale de Sumatra. Bilan de cette réplique :

839 morts, 6.279 blessés et des dégâts matériels considérables dont 723

écoles et 70.000 maisons à reconstruire.

L’action de la Croix Rouge Française

24h après chacune des 2 catastrophes, CRF déployait des équipes de première

urgence sur le terrain pour porter secours aux victimes. L’aide consistait à

soigner les blessés, distribuer des vivres et de l’eau. Notre action

s’inscrit aujourd’hui dans la phase de post-urgence/reconstruction. Plus

tard, d’autres organisations pourront éventuellement prendre le relais et

faire du développement, c'est-à-dire viser à faire mieux que la situation

antérieure aux 2 séismes.

S’appuyant sur une vingtaine d’expat., le chef de mission CRF supervise 4

bases (Sigli, Banda Aceh, Meulaboh et Nias), un centre administratif à

Medan, ainsi qu’une représentation à Jakarta. Pour 2005, le chiffre

d’affaires… enfin je veux dire, les dépenses, devraient s’établir à environ

15 millions d’euros. Cela couvre des reconstructions de maisons, d’écoles,

de centres de santé, de l’approvisionnement en eau via des camions, des

travaux d’adduction d’eau, de captage de source, de connexion de foyers au

réseau d’eau, d’assainissement, des projets de relance économique (aide

matérielle à des boulangers, pêcheurs, fermiers), des programmes de

formation médicale pour des sages femmes, et de sensibilisation à l’hygiène.

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